On passe la seconde ?

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L'alternance en 2007 ne sera pas chose aisée. Face à une droite qui applique ses mesures d'affaiblissement des solidarités secteurs après secteur, qui diffuse son idéologie libérale dans tous les secteurs de la société, la gauche ne réussira que si elle s'assume enfin pour ce qu'elle est. Elle doit, dans une société en voi de libéralisation avancé être enfin une gauche décomplexée.

Nicolas Sarkozy disait il y a quelques années que sa génération en avait assez des défaites. La réalité est sans doute tout autre. Quelles ont été les victoires politiques de ma génération depuis qu'elle a l'âge de s'engager ? Est ce que le prérimètre des solidarités s'est étendu ? Est ce queles jeunes vivent mieux aujourd'hui qu'hier ? Est ce que qui croient aux valeurs de la gauche ont eu beaucoup à se réjouir de l'évolution sociale de ces dix dernières années ? Rendons à César ce qui est à César : c'est notre génération qui  en a assez des défaites et des reculs !

La gauche politique semble aujourd'hui davantage en mesure de se rassembler. Tant mieux. Cela ne sera pas suffisant. Les échéances programmatiques, le choix d'un candidat sont encore devant nous. Mais au delà de ces élements, tout ceux qui croient que les classes sociales les plus défavorisées n'ont pas les moyens d'en prendre encore pour cinq ans de libéralisme, tous ceux-là doivent créer, dans la société les conditions de l'alternance.

Face à la machine de guerre qu'est l'UMP, face à l'idéologie de la privatisation de l'ordre social dans des communautés, face à la démesure d'un marketing politique totalisant, nous devons reprendre la bataille du terrain. Inventons des groupes, multiplions les organes et  les comités investissons nous dans les organisations et nos campagnes avec un objectif en tête : préparer le terrain culturel de la gauche. Gramsci rappelait que les victoires politiques n'existent que grâce à des victoires culturelles.

Faire mieux partager les valeurs d'égalité, de justice, de solidarité, c'est donc indispensable. N'oublions pas que la démesure du rapport de force qui existe dans la société n'est pas inédit. Quelles armes les ouvriers du XIXème siècle avaient ils dans leurs mains ? Quelles armes avaient les forces du progrès en 1936 face aux forces de l'argent ? Quelles armes avaient les militants de gauche pour se faire entendre face à l'ORTF ?

Le livre "Le Parti socialiste dans la campagne de François Mitterrand en 1981" de la Fondation Jean Jaurès montre à quelle point la campagne de 1981 s'est constuite sur une bataille "à la chinoise", rizière après rizière. Sorties d'écoles, discussions dans les entreprises, dans les transports, c'est un véritable travail de fourmi, assez rétrogadé au second plan de l'histoire politique par les affiches de Séguéla , que les militants ont réalisé.

Nous avons passé beaucoup de temps concentré sur des enjeux internes. Les batailles que l'on est sûr de perdre sont celles que l'on ne mène pas. Sortons de notre coquille et faisons partager nos ambitions à la France. Remplissons nos seaux de colle, alimentons nos blogs, préparons nos tracts et nos argumentaires. En avant!