Ah, ils te voient déjà comme le sauveur, François, les élus de la droite parisienne. Ils s’imaginent déjà retrouver le pouvoir ravi en 2001 par les socialo-communistos-verts. Ils tirent des plans sur la comète, vers 2014. Et se disent que c’est peut être toi le bon cheval pour retrouver l’Hôtel de Ville. Ils s’y croient déjà.
Ils sont drôles. Ils n’ont évidemment tiré aucune leçon du basculement de la capitale à gauche et de leurs défaites. Ils n’ont pas posés l’once d’une idée pour la ville. Pas l’ombre d’un élément de stratégie électorale. Ils en sont encore, comme Goasguen, à lutter -avec des arguments indignes- contre le logement social, les pistes cyclables ou le réaménagement des quais.
Ils sont aussi un peu pathétiques. Alors que toute équipe a toujours des faiblesses, ils se caricaturent eux-même en s’attaquant aux réalisations les plus populaires et les plus attendues, avocats qu’ils sont et qu’ils resteront des beaux quartiers. Depuis des années ils décrochent électoralement et on dirait qu’ils en redemandent.
Ils t’ont choisi François, et tu devrais peut-être te méfier. Parce que ce sont les spécialistes des erreurs de casting. Ils n’ont jamais trop compris les mouvements et les tendances (lourdes). Et appeler un gentleman farmer d’un Ouest conservateur et catholique qui a lui-même fini par disparaître, dans la capitale qui vibre, qui crée et qui invente, ça ressemble un peu à un mormon dans le Marais, un châtelain à la Bastille, un propriétaire terrien aux Buttes-Chaumont. C’est peut être caricatural, mais une élection c’est 80% de sociologie, et là, ça ne le fait pas du tout. A ce compte là, ils auraient aussi bien put présenter feu Philippe Séguin ou Panafieu. Ah, oui, c’est vrai qu’ils l’avaient déjà fait.
François, n’oublie pas la parole de Hugo : « Paris est le lieu sur la terre où l’on sent le mieux vibrer l’immense voilure du progrès ». Hemingway disait aussi de Paris qu’elle était une fête. Rien qu’avec ça, tu devrais le sentir que c’est pas pour toi.
Mais je ne sais pas ce que tu feras. Et quelque soit le candidat de la droite, la médiocrité actuelle de sa condition à Paris ne doit pas nous faire oublier de cultiver, de préparer, d’imaginer de grandes ambitions pour l’avenir à Paris.