C'est en tout cas la question que je me suis posé après la journée d'hier, et ses (très) nombreuses prises de paroles. Face aux enjeux économiques et sociaux d'une économie mondialisée et financiarisée, il ya bien deux logiques, deux visions du monde qui s'opposent.
Celle de la droite, qui adhère à ce mouvement et qui intervient à partir de cet ordre économique pour chercher à maintenir, par des moyens divers, souvent répressifs, un ordre sécuritaire et social. Sa base sociale, ce sont ceux qui profitent de cet ordre.
Celle de la gauche, qui cherche à intervenir sur les inégalités économiques et sociales, sur les régulations, avec des visions et des méthodes différentes, pour agir sur l'injustice sociale, qui est la cause de violences de toutes formes dans une société. Sa base sociale, ce sont ceux qui cherchent à vivre de leur travail.
La recherche d'une virginité nouvelle de l'UDF prête plutôt à sourire. Le parti libre ? L'UDF, depuis 74, a été aux affaires pendant 16 ans. Elle ne s'est jamais alliée qu'à la droite.
Depuis 24H, je n'entends pas de vision du monde. Pas d'analyse sur la situation économique mondiale. Pas de vision de cadres de régulations mondiaux, ni de méthode politique affirmée. Aucune intervention définissant une base sociale et politique pour l'UDF, autre qu'une masse indéterminé de "Français". Une petite musique récurente sur la gauche et la droite, fermées et sectaires, et des bonnes idées qui sont à prendre partout. Le discours de Morin, que l'on vient de distribuer à la presse avant qu'il ne soit au pupitre, est à l'image : tous pourris, vive la démocratie, le code du travail c'est trop compliqué, le pays est mal gouverné, il y a trop de structures, la présomption d'innocence est mise à mal. Ca ne casse pas des briques.
Un positionnement ça se fabrique. Des idées, ça s'emprunte. Mais une vision, c'est plus difficile.
Salle de presse
Sur un autre sujet, ma vision des choses s'éclaircit. J'ai quasiment fini cette nuit l'excellent ouvrage de Joël de Rosnay, La révolte du pronet@riat qui dresse une excellente analyse de l'évolution des systèmes médiatiques et de leurs usages, "des mass media aux media des masses". Finalement c'est ça : je suis ici un citoyen journaliste amateur, libre dans le ton et dans la forme. Aucune règle déontologique ne s'applique pourtant à moi. Ca viendra. Les techniques préexistent toujours aux usages. L'audience est encore limitée et l'influence modeste. Ca bougera. Les médias traditionnels s'intéressent d'ailleurs à la présence de blogueurs dans ce congrès. France culture, LCI, LCP-AN, Public Sénat, Paris Match, la Croix, Libé, les discussions s'enchaînent, en "on" ou en "off". On verra bien ce que ça donnera…