Voyage au centre du centre.

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Les messages que j'ai laissé depuis le congrès de Lyon de l'UDF peuvent laisser penser que ce congrès n'a pas été un élément positif pour ce parti. Il serait trompeur de rester sur cette seule vision. En effet, même si je suis plus que dubitatif sur le message envoyé aux Français et la réalité de l'alternative politique proposée par l'UDF, incontestablement, c'est un parti qui est dans une dynamique, fragile certes, mais en dynamique quand même.

Que l'on se comprenne bien. Je porte un regard critique. Mes adhésions philosophiques et politiques ne me portent pas et ne me porteront pas vers l'UDF. Ce que j'ai vu du congrès me conforte plutôt dans mes analyses. D'autres, comme Versac ont une vision différente, pas toujours si éloignée d'ailleurs. Cela ne veut pas dire que je ne partage pas certains points d'accord avec ce que j'ai parfois pu entendre, plus sur les diagnostics que sur les réponses. Cela veut dire que je ne crois pas à la démarche politique de l'UDF, pas que je pense qu'elle rencontrera forcément l'insuccès.

Ce parti dispose d'un certain espace politique, puisque la droite "sociale" héritée du gaullisme n'existe plus dans une UMP destiné à satisfaire les desseins "américains" du ministre de l'Intérieur. Les bisbilles entre candidats à la candidatures au PS font égalemment l'affaire des centristes. Même si ce point ne faisait plus de doute pour grand monde depuis bien longtemps, l'hypothèque Robien est levé.

Le parti est mobilisé, en cours de renouvellement militant. Sa surface militante s'étend, plutôt à la gauche de son périmètre historique. Des résistances et des tensions existent entre ceux qui ne concoivent malgré tout l'UDF que dans une stratégie d'alliance à droite, et ceux, plus jeunes, qui espèrent un positionement "plus à gauche" qu'ils savent difficile et sans perspective en terme d'alliance. C'est sans doute pour cela que la seule échapatoire positive est d'affirmer une "vocation majoritaire", a priori factice aujourd'hui, mais qui permet de ne pas avoir à ne pas trancher entre la gauche et la droite, forcemment en faveur de la droite. C'est un forme de fuite en avant qui entraîne cadres et militants car elle fait éclater les frustrations accumulées et nées du mépris de l'UMP. Il n'existe cependant pas de plan "B", en cas d'échec de cette démarche ;-).

Les images, les discussions, l'atmosphère générale montrent bien qu'une dynamique existe. L'affichage de l'indépendance d'un centre à vocation majoritaire, à défaut d'être nécessairement crédible sur le fond, ne souffre pas l'ambiguïté sur la forme. Ce n'était peut être pas un message urgent à faire passer à la France, mais il semble très  mobilisateur en interne.

La stratégie d'autonomie est définie. Elle n'est pas sans risque au vu du système électoral, et il y a sans doute un écceuil à en faire l'alpha et l'oméga de l'apparition de l'UDF. Si certains diagnostics sont justes, le projet n'est pas réalisé et manque aujourd'hui d'envergure. La communication est parfois mal maîtrisée et repose trop sur un seul homme. Les interventions "fan club à François" montrent bien que l'UDF n'est pas une équipe solide.

Mais le principal atout de l'UDF, aujourd'hui, c'est l'envie.