Internet a t il pesé dans l’élection présidentielle ?

Article publié dans le Temps des Conquêtes 41

Il serait bien sûr caricatural de prétendre que c’est la qualité supérieure d’un ou l’autre des sites internet des candidats qui serait à l’origine du résultat de l’élection présidentielle.

Quoi qu’il en soit, Internet a été un élément incontournable de la présidentielle 2007. L’efficacité du dispositif de communication en ligne de Ségolène Royal contribué à sa victoire lors des primaires socialistes. En effet, ce site a été le premier site politique français regrouper toutes les fonctions de communication et le rôle communautaire (forums, espaces personnalisés) d’un site politique.

Deux approches ont coexisté en terme de démarches. Celles, assez décentralisées dans la constitution de réseaux, de contenus et de démarches des campagnes de Ségolène Royal et de François Bayrou, qui s’est largement appuyé sur une démarche offensive d’occupation des médias alternatifs. Une autre, très centralisée et descendante autour du site de Nicolas Sarkozy. Cette méthode, moins dans l’esprit de l’internet participatif actuel a eu un mérite : être particulièrement efficace pour relayer les messages du candidat. Les sites de droite opposés à notre candidate, très centralisés, jouèrent un rôle important pour relayer les attaques de l’UMP.

Internet a aussi joué le rôle de caisse de résonance de l’élection : les thématiques, les polémiques et mêmes les dynamiques en faveur ou en défaveur des candidats ont souvent été perceptibles en ligne plusieurs jours avant leur percée dans le débat public. Les médias traditionnels ont d’ailleurs eu un regard particulièrement important sur la campagne en ligne, au point que la communication en ligne a souvent bénéficié d’une visibilité plus importante du fait de son exposition dans les mass médias que par les visites en ligne directes.

Le phénomène marquant de cette élection a résidé dans l’utilisation de la vidéo. En effet, cette élection « dailymotion » a connu presque chaque semaine un « buzz » vidéo. L’amplification du nombre de vidéos vues annonce deux évolutions : la publicisation de tous les espaces politiques, puisque tout instant peut désormais être filmé et diffusé et la multiplication des contenus vidéo sur internet, y compris sur les sites traditionnels. Le site de Nicolas Sarkozy a d’ailleurs parfaitement intégré ce phénomène avec une NSTV prolifique.

Si Internet n’a pas “fait l’élection”, un nouveau média s’est affirmé dans ses usages politiques, avec es règles, ses espaces, ses relais et ses coups bas. Une expérience à intégrer à la veille d’échéances locales où la web campagne sera passionnante. Les sites d’informations locales fleurissent déjà, souvent l’initiative de forces politiques. D’autres batailles commencent !