Facebook et les municipales (ter)

Je vois fleurir un certains nombres d’arguments anti facebook ces derniers temps et le « Facebook Bashing » fait des siennes. Même si j’ai sans doute un côté un peu geek, intéressé par les nouveaux gadgets, je récuse l’idée d’une fascination aveugle.

J’avais d’ailleurs déjà évoqué par le passé la courbe de Gartner qui explique la perception du public vis à vis d’un nouvel outil en particulier technologique.

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Bon en gros, une nouvelle technologie apparait, elle est fascinante et tout le monde y trouve des intérêts ou des perspectives de manière d’abord un peu déraisonnable. Puis le « bashing » commence. « Internet c’est trop compliqué », « Les mails, ça prend trop de temps », « Les blogs, ça durera 6 mois » et « Facebook, ça sert à rien ».  Et puis au bout de quelques temps on trouve à nouveau des usages pérennes et des modèles économiques adaptés à l’outil. Et on l’intègre à ses pratiques.

Facebook n’échappe pas à la règle. Ce réseau social apporte une nouvelle dimension au cloisonnement entre le pull et le push, entre l’information sollicitée et l’info non sollicitée.  C’est l’application du RSS aux internautes eux-mêmes. C’est une réponse très intéressante à la saturation de l’information engendrée par la multiplication des spams et des mails : on choisit les personnes et les groupes dont on recevra les infos.  Et puis il y a la possibilité de développer des applications… Mais tout ça n’est pas perceptible pour l’instant et fait sans doute partie des usages qui seront admis de façon pérenne quand on aura glissé un peu sur la courbe de Gartner.

Je veux donc juste récapituler quelques éléments sur l’intérêt de FB en politique, hors des reprises médias importantes actuellement.

1) La facilité.  Les comptes, les groupes sont faciles, gratuits et rapides à créer. Ils permettent de communiquer des informations et des données dans une équipe militante par exemple ou à destination de sympathisants.

2) Le recrutement. La perméabilité des groupes (on voit les groupes voisins du sien) permet de faire connaître son organisation en tissant autour d’autres cercles de groupes moins directement liés à une personnalité ou à un parti.

3) Le contact ciblé Les recherches par ville permettent de proposer à chaque habitant de sa  circonscription électorale de devenir votre ami, en filtrant si on le souhaite sa recherche par préférence politique. Et c’est diablement plus efficace que les pubs que les jeunes actifs de l’ump ont acheté sur Facebook. Quelle est en effet la proportion de chance qu’un ami de Razzy Hammadi soit intéressé par cette officine ?

4) Les applications. L’équipe de Bertranddelanoe.net est la première en France à avoir développé une application de soutien. Et là, les possibilités sont encore beaucoup plus larges.

Quelques remarques en vrac au passage. Je m’interroge vraiment sur la polémique sur la publicité ciblée. En quoi est elle pire sur Faebook qu’ailleurs ? Aucun argument ne m’a réellement convaincu jusqu’à présent. Si vous en avez…

Enfin, je suis sûr qu’on va s’amuser un peu. Si les Jeunes Actifs de l’UMP lisent ce  message, qu’ils n’oublient pas que la loi de 1990 sur les campagnes électorales interdit tout achat d’espace trois mois avant un scrutin. Si leurs pubs et les autres qui ne manqueront pas de fleurir ne disparaissent pas des écrans avant le 9 décembre, je serai candidat PS à des élections, je ferai de belles copies d’écran devant huissier au cas où…




5 pensées sur «Facebook et les municipales (ter)»

  1. J’ai quelques questions sur l’utilisation de Facebook pour une campagne municipale et son influence sur la victoire ou défaite d’un des candidats. Déjà, combien y a-t-il d’utilisateurs actifs de Facebook français ? Parmi ces actifs, ceux qui vont s’inscrire sur un groupe du PS ou de l’UMP ne sont-ils pas de toutes façons à 99% des militants déjà convaincus ? Mieux encore, la plupart des militants très engagés dans un parti ont généralement un cercle d’amis partiellement conditionné par leur engagement politique. En résumé, les militants au Ps ou MJS ont beaucoup d’amis…militants au PS ou MJS. Idem dans l’autre camp. Le réseau social favorise simplement en un entre-soi élargi.

    C’est exactement comme la gueguerre UMP-PS sur les blogs : Qui lit ces blogs ? Les militants (déjà convaincus), leurs opposants (qui laissent des répliques incendiaires, le fait que tu les mentionnes dans ce post est d’ailleurs révélateur. Impact sur le vote au final : inexistant. Tout se passe entre militants de toutes façons.

  2. « Déjà, combien y a-t-il d’utilisateurs actifs de Facebook français ? »
    – Effectivement, c’est encore marginal et très CSP +

    « Parmi ces actifs, ceux qui vont s’inscrire sur un groupe du PS ou de l’UMP ne sont-ils pas de toutes façons à 99% des militants déjà convaincus ?  »

    – Un nombre infime. Mais, aujourd’hui, beaucoup d’amis de Delanoë par exemple ne sont pas membres du PS. L’intérêt des groupes est de permettre d’élargir de communiquer et de structurer un réseau de sympathisants. Et le fait que l’on passe en un clic de groupes vélib à des groupes BD n’y est pas pour rien.

    « Mieux encore, la plupart des militants très engagés dans un parti ont généralement un cercle d’amis partiellement conditionné par leur engagement politique. En résumé, les militants au Ps ou MJS ont beaucoup d’amis…militants au PS ou MJS. Idem dans l’autre camp. Le réseau social favorise simplement en un entre-soi élargi. »

    Mes potes de Lycée ou de primaire sont loin d’être tous de gauche. Mais oui, on est dans une forme d’entre soi élargie, c’est vrai.

    « C’est exactement comme la gueguerre UMP-PS sur les blogs : Qui lit ces blogs ? Les militants (déjà convaincus), leurs opposants (qui laissent des répliques incendiaires, le fait que tu les mentionnes dans ce post est d’ailleurs révélateur. Impact sur le vote au final : inexistant. Tout se passe entre militants de toutes façons. »

    Impact sur le vote : faible je te l’accorde. Impact sur la structuration des équipes et des sympathisants: sans doute intéressant si bien exploité. Enfin, je ne partage pas ton opinion concernant la comparaison étroite avec les blogs. Les réseaux d’amis font des profils facebook des espaces à l’audience plus large en terme de diversité de visiteur que les blogs politiques…

  3. La courbe de Gartner, ça me fait penser à cette phrase, trouvée sur BashFR : (oui je sais, on a les références qu’on peut….. ^^)
    « Une copine c’est comme un iPod Touch, tu en vois partout, tous tes potes en ont un, c’est joli et ça donne envie alors tu craques :
    C’est vrai que la coque est belle, c’est amusant de jouer avec ses doigts, tu penses que c’est pour la vie, la perfection incarnée. Mais rapidement la mémoire limitée ça énerve, ça te prend la tête avec ses interdictions, et puis tu pensais faire plein de trucs avec mais en fait rien, ceinture, ça veut pas, ça peut pas. »

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