From Figueira to Paris (1/?)

Quand on veut raconter un camp d'été Ecosy, on se demande souvent par quoi commencer. Depuis que je suis rentré, j'ai évoqué ce camp avec plusieurs personnes, de visu ou par téléphone, et je n'ai pas dit deux fois la même chose. En même temps, en une semaine de vie avec des camarades, des amis, à la découverte d'un nouveau pays, d'amis de toute l'Europe, de confrontation politique, d'échange, de détente de fête et de sport, on ressent beaucoup, on explore beaucoup de débats, on se remet en cause, on apprend et on avance.

Je ne crois pas qu'il existe d'autre manière de restituer cette ambiance qui croise les cadres habituels de pensée et de vie que de mélanger un peu les anectodes, les analyses et les souvenirs. Au final, cela correspond assez bien à ce que je veux faire avec ce blog. Mais par où commencer ?

Peut être par le début et le plus traumatisant : les 22 h de car ! Heureusement qu'entre camarades on sait impulser une ambiance détendue au milieu d'une équation physiquement éprouvante : 53 personnes+1 car = 1m² par personne X 1900km. Chants, plaisanteries, pauses, dvd, tout se met tres vite en place pour que les choses passent vite. Nos camarades suisses se font vite à l'ambiance. Enfin, peu à peu, après une pause dans les Landes où les odeurs de pins évoquent agréablement les vacances, tout l'équipage plonge peu à peu dans le sommeil. Petit dèj (très) tôt à la frontière Luso-espagnole. Tout le monde se rendort peu à peu. Mes quelques instants d'éveil dans ce petit matin sont particuliers : un pays d'une beauté sauvage saisissante : plaines, forêts de résineux, lacs et rivières.. souvent à sec. La sécheresse frappe durement le Portugal. Au loin une fumée. Le pays brûle, ses forêts assoiffées flambent et emportent avec elles des maisons 'à quelques metres à peine de notre route, de notre car, plongé dans la quiétude et le sommeil.

Puis Figuiera apparaît sous une grisaille prononcée. Enfin l'heure de descendre, de décharger nos affaires et de découvrir le camping. Plusieurs centaines de tentes argentées disséminées dans une pinède pentue nous font face lorsque l'on prend le petit chemin qui decend vers le point d'accès au camp Ecosy : on dirait un peu la configuration d'une assemblée ou d'un hémicycle où le stand de boisson ferait figure de tribune du président et où les tentes seraient les députés.

La comparaison s'arrête là : les conditions de vie sont plus spartiates que celles des parlementaires : tentes de 2X2m pour 3, douches souvent glacées.. et puis la pluie qui fait son apparition dès le premier après midi ! Un vrai soulagement pour le Portugal, une petite difficulté pour les campeurs, d'autant que le temps ne redeviendra clément qu'au bout de  trois jours. On se rend à l'école, lieux des débats, des repas et des soirées.

Puis vient la cérémonie d'Ouverture : drapeaux, chants, slogans lancés dans toutes les langues… Assez chouette comme trip !

Enfin la première soirée démarre : on discute, on danse, on trinque jusqu'à une heure assez tardive. Le réveil sera dur quasiment tous les jours.
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Les premiers workshop viennent et avec eux les premiers débats politiques. Et là une sensation assez désagréable : le sentiment de parfois taper dans le vide. En effet, le MJS france, avec quelques organisations (les amis suisses, belges, néerlandais, autrichiens) constituent l'aile gauche d'Ecosy. Nous avons fait le choix d'une démarche offensive dans les débats pour marquer notre orientation face à d'autres orgas aux positions plus socio-libérales. Or, à part de la tribune, peu de camarades d'autres pays prennent part aux débats et répondent politiqsuement. Les vrais échanges se font dans les couloirs ou dans les rencontres bilatérales.

Le sport aussi contribue aux échanges ! Je me démène pour que deux équipes défendent les couleurs du MJS en foot. Les phases de qualification seront un succès pour les deux équipes, alors que les phases de poules tourneront à la répétition du Mondial 2002 pour les bleus.

La suite un peu plus tard ?