Le "Monde" ne tourne pas rond.

Je rêve d'un autre
lemondefr_pet


"Un
jeune Ivoirien interdit de logement HLM au nom de la "mixité sociale""
Voilà le titre trouvé ce matin sur le site web du grand quotidien du
soir, comme disent les éditorialistes (lien) .
Or, qu'explique l'article ? Qu'un jeune français d'origine ivoirienne a
été vicitme d'une discrimination à l'accès au logement. Pourquoi un
jeune français devient il un jeune ivoirien ou réciproquement ? Cet
article, écrit sur la base d'une dépêche AFP doit nous poser plusieurs
questions :

– Y a t il une interrogation sur la nationalité du jeune homme ? J'en doute, mais si c'est cela, le journaliste devrait nous le dire.


Le journaliste a t il délibérément choisi de transformer l'information
pour faire d'un Français un Ivoirien ? Si c'est le cas, quelle est sa
motivation ?

– Un français ne peut il pas être victime de
dscriminations racistes ? Est ce plus clair de renvoyer le discriminé à
ses "origines" ? Est ce à dire qu'il n'est pas réellement Français ou
moins qu'un autre ? Est ce que, s'il avait remporté une médaille aux
JO, ce jeune homme aurait été ivoirien ou français ?

Vous aurez
compris cet article m'a énervé. Il laisse à penser que l'on est ce que
l'on naît et que l'émancipation, le droit du sol, la liberté  ne
sont que des concepts inopérants et secondaires par rapport à une
vision quasi génétique de l'identité qui fait des individus issus de
"groupes minoritaires" des membres de communautés plutôt que des
citoyens. Que le Monde se laisse aller à de pareils errements
sarkozystes me désole : on est pas loin du "préfet musulman". Comme
disait il ya quelques temps Daniel Lindenberg dans "Le rappel à
l'ordre, enquête sur les nouveaux réactionnaires'", "un vent d'hiver
souffle sur la vie intellectuelle française".

Bon à part ça, je
galère pour avancer dans mes petites valises. Dimanche je pars
retrouver mon frère Alessio qui travaille dans un club de vacances à
Sciacca en Sicile. En attendant, je profite des joies de l'été à Paris.
Hier soir, ciné en plein air à la Villette. Quel plaisir de redécouvrir
la Strada de Fellini ! Dans cette tragédie burlesque, s'exprime toute
la misère de l'Italie du dopo guerra, la solitude des forains lancés
sur les routes, la duretéet la beauté de la vie d'artiste et une
palette incroyable de sentiments. Et surtout une idée sous-jacente :
nous sommes tous des forains, lancé sur des routes, dans des vies qui
sont autant de chemin et de road movies. Ce soir, petit pique nique à
Paris plage !