Construire.

Cela fait bien longtemps que je n’ai rien écris de très personnel ici. La création d’entreprise est en effet un sport de combat, prenant au possible. Et les municipales n’ont rien arrangé. Il se trouve, pour des raisons que vous connaissez peut être, mon militantisme lors de ce scrutin s’est trouvé écourté au premier tour.

On se demande parfois pourquoi l’on s’engage. Mais il arrive aussi que l’on se pose des questions sur ses cadres d’engagements. Un peu nomade dans les sections d’un parti dépérissant et insatisfaisant, rangé des voitures d’un parcours dans les orgas de jeunesses politiques, syndicales et mutualistes, je suis arrivé à un moment où bien des choix sont possibles.

Il se trouve que j’aime l’engagement local. Et que je suis un amoureux de ma ville. Les circonstances de la vie, des attaches familiales, amicales m’y ont fait militer à plusieurs endroits (13ème, 11ème) et m’ont amenées ailleurs aussi. Et j’ai aimé rencontrer des militants, des histoires, des terrains. Il y a une fraternité commune dans le militantisme des sections du parti socialiste, une camaraderie sur le terrain qui subsiste malgré les tensions qui existent trop dans notre parti. Mais j’ai été  trop mobile ces dernières années (et je vais encore changer d’arrondissement en juin..) pour militer de manière assez continue sur un territoire. Il sera peut être temps de me poser ces prochains temps.

Mais ce n’est pas là l’essentiel. La gauche fonctionne sur deux appuis : son organisation politique et le mouvement social. Celui-ci, à travers ses organisations d’éducation populaires, syndicales, mutualistes, construit des solidarités qui ont leur logiques propres, mais qui sont aussi nécessaires, par l’inspiration progressistes qu’elles insufflent dans la société, à la victoire culturelle et politique de la gauche.

Ces outils dysfonctionnent aujourd’hui largement, car ils ne touchent plus l’ensemble de la base sociale de la gauche, loin de là. J’ai souvent plaidé, entre autres, pour que nous soyons plus attentifs à toucher davantage les salariés du privés, de petites entreprises et qui ne vivent ni dans les centres urbains, ni dans les quartiers getthos. Et nous n’avons ni les outils, ni les messages pour le faire.

J’ai aussi été largement impressioné par la justesse du discours et des actions de groupes comme Jeudi noir qui ringardisent bien des méthodes que j’ai pu rencontrer. Mais leur action thématique a des limites.

Et puis j’ai repensé à MoveOn, cette plateforme d’action démocrate américaine (qui n’est pas, je crois liée au parti), qui se bat, sur des campagnes diverses, générales ou thématiques pour sensibiliser les américains aux idées de gauche. Composée de militants se mobilisant sur les thèmes ou les périodes qui les intéressent, levant des fonds pour promouvoir ses idées, utilisant massivement Internet, MoveOn est une force puissante aux USA. Qui s’est construite comme nos organisations du mouvement social  il y a plus d’un siècle, par la volonté de citoyens voulant changer leur avenir.

Peut être faudrait il construire aujourd’hui un MoveOn à la française. C’est en tout cas une idée qui me travaille ces derniers temps. Alors, avis aux amateurs. Si les volontés se rencontrent, un chemin nouveau peut se construire ! vm at valeriomotta.fr