Santé : Franchise ou hypocrisie ?

Article publié dans le Temps des Conquêtes n°41

Les premières annonces de l’UMP sur la perspective de mise en place d’une nouvelle franchise sur les soins commencent à semer le trouble au sein du gouvernement. Martin Hirsh s’est déjà élevé contre cette mesure qui constitue en effet un nouvel obstacle dans l’accès au soin des plus modestes.

Les mesures de franchise santé,censées “responsabiliser” les assurés sociaux par le paiement d’une
somme non remboursée, ont toujours échoué. Elles n’empêchent pas les individus d’être malades
et elles ne contribuent qu’à pousser les assurés sociaux les plus modestes à reporter des soins, quitte à aggraver des pathologies.

En ajoutant une somme de 40 € par famille non remboursée par an, le gouvernement affaiblirait
gravement le rôle solidaire de l’Assurance Maladie. Les patients ne consultant qu’une ou deux fois
dans l’année ne seraient plus remboursés. La logique de ”foyer” mettrait en danger la confiden-
tialité des données de santé et serait préoccupante pour l’autonomie des jeunes dans l’accès aux soins de santé.

Enfin, les idées évoquées de découpage en quatre type de franchises de 10€ ou de franchises variables selon les revenus se réduisent à des artifices de communication: ces mesures seraient inapplicables au vu du système informatique actuel de l’Assurance Maladie. Et c’est là que pointe une des hypocrisies de cette mesure: les coûts de perception des franchises sont quasiment équivalent à ce qu’ils sont censés rapporter. On voit bien que cette mesure n’a qu’un but:affaiblir la Sécurité Sociale.